Invisible man

de Leigh Whannell, 2020, **

Imaginons une seconde que votre mec, un petit tyran domes­tique mas­qué der­rière un brillant inven­teur, se sui­cide un soir où vous l’a­vez fui. Vous récu­pé­rez sa for­tune, sa vil­la… mais quelque chose cloche. Soit il a super­be­ment orga­ni­sé de quoi vous pour­rir la vie après sa mort, soit, non ?… Il n’au­rait pas trou­vé un truc pour simu­ler son sui­cide et conti­nuer à vous emmer­der sans être repéré ?

Le début du film est excellent. L’ombre au tableau ini­tiale devient une ten­sion para­noïaque de pre­mier ordre, bien ali­men­tée par une Elisabeth Moss au som­met de son art. On a une vraie atmo­sphère, pre­nante, pesante et angoissante.

Elisabeth Moss dans Invisible man
Elisabeth Moss, petit oiseau angois­sé et féroce offi­ciel des films et séries anti­po­daux. — pho­to Universal Pictures

Mais il y a les der­nières séquences, celles où les jalons posés dans la pre­mière par­tie portent leurs fruits. Et là, au-delà de la per­for­mance tech­nique bien réelle, il faut recon­naître un truc, un petit truc tout simple qui fout le film en l’air : la panne (je vous dirai pas laquelle, vous ver­rez bien) arrive bien trop sou­vent à point nom­mé. Elle ne sert plus l’his­toire, mais le scé­na­riste, en lui per­met­tant d’en remettre une couche et de relan­cer arti­fi­ciel­le­ment son script pour atteindre les deux heures.

Le bilan est donc mi-figue mi-rai­sin : un excellent thril­ler psy­cho­lo­gique qui tourne au tech­no-thril­ler entraî­nant mais se conclut en empi­le­ment de faci­li­tés nar­ra­tives hon­teuses. C’est pas mau­vais, mais c’est un peu dommage.