Hounds of love¹

de Ben Young, 2016, **

Quand j’é­tais petit, on me disait de ne pas suivre les incon­nus qui pro­po­saient des bon­bons aux enfants. Vicki, elle, n’a pas eu cette for­ma­tion. Ou bien elle n’a pas com­pris que ça s’ap­pli­quait aus­si aux incon­nus qui pro­posent des joints aux ado­les­centes. La voi­là donc séques­trée par un couple étrange, un qua­dra maniaque et violent et une femme effa­cée sous son emprise… ou le contraire ?

Hey, tu veux des joints ? — pho­to Factor 30 Films

Le film repose évi­dem­ment sur ses per­son­nages, les influences qui se nouent et se dénouent, et son ambiance glauque. Pour cela, il compte sur un trio d’ac­teurs prin­ci­paux de bon niveau, des rela­tions ten­dues en évo­lu­tion constante, une pho­to par­ti­cu­liè­re­ment soi­gnée et une cer­taine len­teur désespérée.

Il souffre en revanche d’une direc­tion plus approxi­ma­tive des seconds rôles, de rebon­dis­se­ments sou­vent pré­vi­sibles, d’un hap­py end d’une faci­li­té affli­geante et d’une morale sou­vent dou­teuse (aime tes parents quoi qu’ils fassent, amen).

Dis, Choupette, t’as pas l’air en forme. Si on enle­vait une gamine, ça te remon­te­rait le moral ? — pho­to Factor 30 Films

Le résul­tat est un bon petit polar en huis-clos, sou­vent assez effi­cace, mais un peu trop basique pour sor­tir du lot et cer­tai­ne­ment bien loin d’autres films d’en­lè­ve­ment. C’est le pre­mier long-métrage d’un réa­li­sa­teur de séries pour enfants ; nous ver­rons dans les pro­chaines années s’il s’a­git d’un embryon pro­met­teur ou de l’i­nau­gu­ra­tion d’une signa­ture passable.

¹ Encore conva­les­cent, le pré­sident du Comité anti-tra­duc­tions foi­reuses a haus­sé les épaules d’un air las en voyant le « love hun­ters » écrit sur son billet.