Moi, moche et méchant 3
|de Pierre Coffin, Kyle Balda et Eric Guillon, 2017, ****
Il a la coupe de McGyver, la moustache de Magnum, la garde-robe d’Abba et, comme eux, il n’est jamais sorti des années 80. Enfant-star à la Macaulay Culkin, il a pété un fusible et se prend pour son personnage, un super-vilain digne d’une version puérile de Bioman.
Il a la silhouette de Gru, l’allure de Gru, les gènes de Gru mais, contrairement à Gru, il a toujours été gentil, chevelu et vêtu de blanc. Frère jumeau de Gru, il rêve de devenir lui aussi un super-vilain.
Il est Gru. Il a toujours été un super-vilain, mais le voilà super-héros, affublé d’un jumeau crétin et affrontant un adulescent resté bloqué dans les années 80. On le plaint.
Le troisième opus de la série (on laissera de côté Les minions, merci) tente de renouer avec le grand n’importe quoi qui fit le succès du premier. Composé de plus d’histoires parallèles que le deuxième, il ne recule devant aucun rebondissement idiot et multiplie les références que les trentenaires et quadragénaires comprendront — ce qui est plutôt une bonne idée, étant donné que ce sont principalement eux qui vont accompagner les enfants au cinéma de nos jours.
Certains passages tombent un peu à plat à forcer d’en faire trop, notamment l’échange entre les jumeaux et l’escalade de la tour. En outre, la trame globale est extrêmement prévisible. Mais l’ensemble est bourré de gags réussis (le passage carcéral des minions est un bonheur absolu), de références amusantes destinées à trois générations, et c’est en fait un bon moyen de passer un excellent moment de détente.