En route !

de Tim Johnson, 2015, ***

Quand une popu­la­tion tech­no­lo­gi­que­ment avan­cée arrive quelque part, elle parque les popu­la­tions arrié­rées autoch­tones dans des réserves et s’oc­troie tout l’es­pace qu’elle veut. Ça marche avec les gnous du Serengeti, ça marche avec les Apaches des grandes plaines, et ça marche avec tous les Terriens quand les Boovs arrivent.

Toute une population de froussards égocentriques qui flippent en regardant leurs smartphones : finalement, même quand les humains sont parqués, Paris restera toujours Paris. Image Dreamworks Animation.
Toute une popu­la­tion de frous­sards égo­cen­triques qui flippent en regar­dant leurs smart­phones : fina­le­ment, même quand les humains seront par­qués, Paris res­te­ra tou­jours Paris. Image Dreamworks Animation.

Hormis cette lec­ture his­to­ri­co-socio­lo­gique, En route ! est fina­le­ment un film extrê­me­ment ordi­naire, fon­dé sur le sché­ma constant des deux gen­tils, une forte et un mal­adroit, que tout oppose mais qui vont faire route ensemble. Comme les der­niers Dreamworks, ça repose sur une réa­li­sa­tion sans faille, un scé­na­rio cali­bré et une recette éprou­vée ; c’est extrê­me­ment effi­cace, plu­tôt dis­trayant, les scènes à la gui­mauve sont rai­son­na­ble­ment courtes et suf­fi­sam­ment peu nom­breuses pour ne pas trop éner­ver, mais ça ne va guère plus loin.

Bon, ça a tout le même l’a­van­tage d’un peu de nou­veau­té, quand les der­niers films de la mai­son étaient trop sou­vent de mau­vaises copies de leurs suc­cès pas­sés. Et la ges­tion de la cou­leur des Boovs est le genre d’i­dée visuelle qui, je trouve, apporte beau­coup à un film de ce genre. Du coup, mal­gré une fin un peu gen­tillette, ça se laisse regar­der plu­tôt agréablement.