Philomena

de Stephen Frears, 2013, ****

C’est l’his­toire d’un jour­na­liste chô­meur, d’une vieille dame qui a dû aban­don­ner son enfant au couvent qui l’a­vait recueillie, et de com­ment celui-là va aider celle-ci pour en fait un article de « human inter­est » ― angli­cisme dési­gnant ces sujets où l’é­mo­tion facile prend le pas sur les faits.

C’est aus­si l’his­toire d’un choc des cultures, entre l’Anglais culti­vé, sor­ti d’Oxford, cynique et hau­tain, et l’Irlandaise catho­lique, simple infir­mière, humble et effacée.

C’est, enfin, l’his­toire d’une ins­ti­tu­tion dévoyée qui, sous pré­texte de soins aux filles-mères et à leurs bébés, fait dans l’es­cla­vage et la traite de chair humaine.

C’est bri­tan­nique, léger et triste, tendre et cynique, amu­sant et acerbe, doux et aigui­sé. C’est très bien pho­to­gra­phié, la mise en scène est dis­crète et Judi Dench est abso­lu­ment sublime, bou­le­ver­sante, sobre et effroya­ble­ment juste de bout en bout.

C’est donc hau­te­ment recom­man­dable, même si c’est, au fond, un film de « human interest ».