G.I. Joe : retaliation¹

de Jon Chu, 2013, **

Prenez un réa­li­sa­teur connu pour la série des Sexy dance et un docu sur Justin Bieber, le chef mon­teur de Transformers 3, le pro­duc­teur de Devil inside et celui de Battleship, le direc­teur de la pho­to­gra­phie de plein de choses mais je vais juste citer Anacondas pour le fun, confiez le rôle prin­ci­pal au cat­cheur qui jouait le méchant dans Le retour de la momie et pré­sen­tez la suite de G.I. Joe, le réveil du Cobra. Vous le sen­tez, ce doux par­fum de soupe au navet ?

Et bien, je suis presque déçu. Parce que G.I. Joe : reta­lia­tion n’est pas si mau­vais que ça.

Le détail dont je n’ai pas par­lé, c’est que les deux scé­na­ristes ne sont pas les potes à Sommers res­pon­sables du pré­cé­dent tas de boue, mais Rhett Reese et Paul Wernick, les types qui ont écrit l’ex­cellent Bienvenue à Zombieland. Du coup, ils ont far­ci leur script à gros bras de petites piques, d’hu­mour de bas étage, de réfé­rences plus ou moins dis­crètes qui donnent à ce deuxième opus le second degré dont le pre­mier man­quait cruel­le­ment. C’est peut-être aus­si l’in­fluence de la ten­dance actuelle à faire rire les biceps (voyez The expen­dables, Red, etc.), mais le G.I. Joe nou­veau oscille constam­ment entre viri­li­té exa­gé­rée et humour déca­lé. Accessoirement, Dwayne Johnson a déjà mon­tré être plu­tôt à l’aise dans l’hu­mour potache (si vous trou­vez sa reprise de Tears in hea­ven en ouver­ture d’un com­bat de catch, c’est génial) et il a une pré­sence d’un tout autre calibre que Channing Tatum, ça doit aider à ce que ça passe mieux.

Les scènes d’ac­tions sont bien sûr sou­vent illi­sibles, le scé­na­rio est évi­dem­ment sou­vent ridi­cule et tota­le­ment à côté de ses pompes, et le jeu des acteurs est par­fois aus­si fin qu’un sketch de Bigard. Objectivement, c’est cer­tai­ne­ment pas un grand film ; mais au lieu d’être éner­vant et dou­lou­reux comme un Sommers, c’est bête­ment dis­trayant et plu­tôt amusant.

(Et puis bon, faut être hon­nête, le film a gagné une étoile quand j’ai vu appa­raître une petite métisse que j’a­vais plus vue depuis une scène fur­tive de Millenium : les hommes qui n’ai­maient pas les femmes, aus­si. Élodie Yung, si t’as un compte Facebook…)

¹ Le Comité anti-tra­duc­tions débiles conseille l’u­ti­li­sa­tion du titre ori­gi­nal et rap­pelle que « reta­lia­tion » veut dire « ven­geance » ou « repré­sailles », mais abso­lu­ment pas « conspi­ra­tion ». Et d’ailleurs, le film parle plus de poings dans des gueules que de complots.