Jack Reacher
|de Christopher McQuarrie, 2012, ****
Il y a les militaires par tradition familiale. Il y a les patriotes. Il y a les pauvres qui n’ont rien trouvé d’autre. Et il y a ceux qui cherchent un moyen légal de tuer. James Barr est de ceux-ci et, en Irak, il a profité de son statut de tireur d’élite pour buter froidement quatre personnes sans avoir à en subir les conséquences. Quelques années plus tard, accusé d’avoir abattu cinq civils en pleine ville américaine, il ne fait passer qu’un message : trouver Jack Reacher, ancien policier militaire qui avait enquêté sur lui à l’époque.
Jack Reacher est, à première vue, un polar assez ordinaire. À quelques détails près, comme le fait que l’enquêteur, non content d’être un misanthrope à tendance violente, est dès le départ convaincu de la culpabilité de la personne qu’il est amené à défendre. Ou encore la relation entre héros et héroïne, annoncé comme très classique avant d’être brutalement mais élégamment retournée.
Il y a aussi ce côté trash assumé, avec du sang qui saigne et des coups qui cognent, et une salade de doigts qui marquera les spectateurs. Et l’équilibre entre cette âpreté et le côté presque farce de certaines scènes, comme la fin de la course-poursuite ou l’art de garer une Mercedes sur un caillou.
Au global, Jack Reacher ne cherche donc pas à réinventer le polar, mais il est solidement construit, suffisamment original pour améliorer l’ordinaire, bien joué et excellemment rythmé. C’est donc une très bonne expérience pour les amateurs du genre.