Les immortels

de Tarsem Singh, 2011, *

Soyons gen­til : ne met­tons pas tout à fait une bulle. Parce que bon, quand même, c’est très, très drôle par moments.

Et le plus mar­rant, c’est que ça ne fait jamais exprès de l’être.

Sinon, le scé­na­rio est la preuve qu’il ne faut pas déses­pé­rer : oui, les han­di­ca­pés men­taux ont une vraie place dans la socié­té, ils peuvent tra­vailler à Hollywood et nous pondre des scènes aus­si sublimes que celle-ci :

L’armée, fuyant : Arrière, repliez-vous !

Le héros : Arrêtez, recu­lez pas, battez-vous !

L’armée, prête à le buter : T’es qui toi pour nous don­ner des ordres ?

Le héros : Je par­tage votre com­bat, mais pas votre peur ! Allez les buter !

L’armée, fai­sant demi-tour : Ouais, on va les buter !

Le dia­lo­guiste devait d’ailleurs avoir fumé le même truc hau­te­ment neu­ro­toxique, vu le niveau des répar­ties (men­tion spé­ciale à « tu as rai­son, ce don est une malé­dic­tion », la phrase la plus éro­tique enten­due au ciné­ma depuis l’in­ven­tion du par­lant). Et c’est par pure cha­ri­té que je ne par­le­rai pas de la lobo­to­mie à la tron­çon­neuse subie par le cos­tu­mier et le déco­ra­teur, qui ont réus­si à créer des acces­soires et des rochers qui ont l’air plus faux que du papier mâché peint à la gouache.

Après, y’a aus­si des trucs qui ne feront rire que ceux qui appré­cient les réfé­rences, comme le musi­cien qui se per­met de voler la pre­mière mesure de la ligne de Mission : impos­sible et de la faire tour­ner en boucle pen­dant deux minutes sans jamais pas­ser à la deuxième mesure ou Mickey Rourke re-fai­sant des prises de catch, mais sans la ten­sion dra­ma­tique de The wrest­ler.

Bref, le film idéal à voir en groupe, si pos­sible après un apé­ro arro­sé. Mais à fuir si l’on aime un mini­mum le cinéma.