Deux sœurs pour un roi

de Justin Chadwick, 2008, *

Bon, le sujet est casse-gueule. Pas facile de faire un film sur la deuxième épouse et l’une des maî­tresses d’Henry VIII d’Angleterre, les sœurs Anne et Mary Boleyn. L’histoire est longue, ce qui force à de nom­breuses ellipses (donc, si j’en crois le film, la durée d’une gros­sesse doit être de l’ordre de 24 heures…) ; le résul­tat fort décou­su alterne scènes intimes conve­nues et élé­ments his­to­riques balan­cés là sans qu’on sache vrai­ment pour­quoi. En fait, entre racon­ter l’his­toire des deux sœurs et celle de l’Angleterre, per­sonne à la pro­duc­tion n’a vou­lu choisir…

Mais le pro­blème majeur, c’est que c’est connu : cer­tains acteurs ont besoin d’une bonne direc­tion. Et on sait à quel point c’est le cas de Natalie, aus­si nunuche et peu cré­dible avec un mau­vais direc­teur d’ac­teurs (oui, je suis encore en train de dire du mal de George) qu’ad­mi­rable et bou­le­ver­sante avec un bon (Darren, Luc, James, mer­ci encore).

Depuis le temps, tous les cinéastes amé­ri­cains devraient s’en être aper­çus et évi­ter de la confier à des branques, mais cer­tains s’obs­tinent. Justin Chadwick, réa­li­sa­teur de séries télé, est mani­fes­te­ment un direc­teur assez médiocre : Scarlett, qui s’en sort chez Michael Bay (c’est dire…), est ici à son plus bas niveau, tan­dis que Kristin est régu­liè­re­ment en sur-jeu mani­feste et que les acteurs mas­cu­lins (dont cer­tains pas mau­vais d’ha­bi­tude) sont aux abon­nés absents. Et un mau­vais direc­teur avec Natalie en pre­mier rôle, c’est risible.

Du coup, au final, le film est mau­vais, ce qui n’est pas très grave, et les acteurs sont mau­vais, ce qui est beau­coup plus gênant.