Paul

de Greg Mottola, 2010, ***

Deux gros nerds anglais, voya­geant sur les traces de la SF de Las Vegas à Roswell, tombent sur un extra-ter­restre qui rote, parle un anglais de docker et a ins­pi­ré Spielberg et Carter.

Bon, c’est un pseu­do-road-movie, un pseu­do-film de SF, un pseu­do-polar, et sur­tout une vraie paro­die. C’est pas tou­jours très fin, pas tou­jours si stu­pide (le tra­vailleur mexi­cain à qui on demande s’il croit aux extra-ter­restres et qui répond juste : « define “alien“ »), sou­vent fort pré­vi­sible même si j’a­voue avoir été pris par le twist pré-final (Jason Bateman, excellent, aide bien à camou­fler le truc)…

Bref, en prin­cipe, ça casse pas trois pattes à un canard.

Mais.

Mais c’est un vrai film de geeks, bour­ré de réfé­rences aux grands films de SF (même si appa­rem­ment j’é­tais le seul à connaître Rencontres du troi­sième type, le meilleur Spielberg du genre)… et autres : le rap­port entre rou­tards et péque­nots du mid-west n’est pas sans rap­pe­ler Easy rider par moments, on trouve un hom­mage appuyé à Shrek 2 et une scène est une totale rémi­nis­cence de Duel (le plus mau­vais Spielberg tous genres confondus).

Et puis, phi­lo­so­phi­que­ment, on s’a­mu­se­ra assez de voir que le car­té­sia­nisme mène à la gros­siè­re­té — la démons­tra­tion est limpide.

Donc, c’est glo­ba­le­ment dis­trayant, par­fois drôle, et s’il n’y a rien de mieux à voir, c’est tou­jours bon à prendre.