Mémoires d’une geisha

de Rob Marshall, 2006, O
Une petite fille, ven­due par ses parents à une mai­son de gei­shas, y devient ser­vante. Puis elle croise le Président, devient gei­sha, et caetera.

Bref, un scé­na­rio qui tient en une ligne et qui est délayé sur deux heures et demie…

Le pro­blème, le vrai, c’est que ce n’est même pas la plus grosse fai­blesse du film. Certes, c’est épou­van­ta­ble­ment long. Mais tout ça ne serait rien s’il n’y avait ce coté ter­ri­ble­ment amé­ri­cain de l’his­toire — gna­gna­gna, enfance mal­heu­reuse, gna­gna­gna, coup de bol, gna­gna­gna, amour impos­sible, mais les gens sont vrai­ment for­mi­dables tout au fond et avec un peu de par­don tout s’ar­range, non, je n’ou­blie pas l’i­né­vi­table tra­hi­son de l’a­mie fidèle.

Ce ne serait rien, non plus, s’il n’y avait cette catas­tro­phique « musique », qui cor­res­pond peu ou prou à la musique japo­naise telle que les Américains peuvent la fan­tas­mer (d’ailleurs, c’est un peu le prin­cipe de tout le film…), qui enva­hit tout au point qu’il est par­fois dif­fi­cile de suivre les dialogues.

Ajoutons à cela quelques plans bizarres, où le réa­li­sa­teur a choi­si pré­ci­sé­ment la pire ouver­ture qui soit — vous savez, pas assez ouvert pour avoir un beau flou uni­forme, pas assez fer­mé pour voir cor­rec­te­ment l’ar­rière-plan — sur un objec­tif au « bokeh » dégueulasse…

Dans ces condi­tions, les déco­ra­teurs, les acteurs, les cos­tu­miers peuvent bien faire ce qu’ils peuvent pour sau­ver ce qui peut l’être… Et encore, Gong Li sur­joue remar­qua­ble­ment toutes les scènes où elle apparaît.

Car pour les ama­teurs habi­tués aux films asia­tiques, l’ul­time détail qui tue : on aurait aimé voire ne serait-ce que une Japonaise, à un moment don­né, même juste une seconde, par pitié ? Et phy­si­que­ment, per­sonne ne me fera croire que Michelle Yeoh ou Gong Li sont Japonaises.

Note pour plus tard : cer­tains nanards sont mêmes trop nuls pour une soi­rée nanards.

Je ne résiste pas au plai­sir de vous mettre ce lien : plein de gens qui disent encore plus de choses que moi.