Supergirl (épisodes 1 et 2)
|prêche de Greg Berlanti et Ali Adler, depuis 2015
Il y a des gens qui m’ont accusé de regarder n’importe quoi, pourvu qu’il y ait une blonde au premier plan. Si je suis honnête, c’est pas tout à fait faux : je regarde généralement avec mes yeux, et mes yeux apprécient certaines vues.
Néanmoins, c’est loin d’être tout à fait vrai. La preuve : j’ai péniblement supporté deux épisodes de Supergirl, dont le rôle principal est pourtant tenu par une extrêmement charmante Canadienne baptisée Melissa Benoist.
Pourquoi donc ? Laissez-moi vous résumer brièvement lesdits épisodes.
Planète qui meurt blablabla super-pouvoirs blabla passer inaperçue blablabla je veux sauver des gens blablabla boss chiante blablabla je sauve un avion qui tombe blabla tu dois rester discrète blablabla je t’aime ma sœur blablabla je casse un pétrolier blablabla entraînement blablabla je t’aime ma sœur blablabla je veux sauver des gens blablabla ça doit rester secret blablabla c’est ça le cœur d’une héroïne blablabla boss chiante blabla yeux rouges.
Voilà. Si vous arrivez à regarder ça, tant mieux pour vous, mais personnellement je peux plus.
Les scènes d’action, ça va. Elles fonctionnent bien, même si la façon dont l’avion va se planter est absolument ridicule, et elles détournent assez agréablement les codes du genre. Par ailleurs, Kara est parfois touchante, entre naïveté et maladresse, et la façon dont sa bonne volonté se retourne contre elle est assez comique.
Oui, mais voilà : dès que deux personnages ouvrent la bouche dans la même scène, c’est prétentieux, moralisateur et autosatisfait. Les dialogues sont plus pompeux que la mort de Félix Faure et on a régulièrement l’impression d’assister au prêche du dimanche d’un curé à qui personne n’a pensé à parler de Vatican II. À côté, Black Lightning fait presque figure d’ode à la modernité et à l’ambiguïté morale.
J’ai tenu deux épisodes sans buter de scénariste ni de dialoguiste. Aussi, je puis affirmer sans détour que, plus encore que Supergirl, j’ai vraiment un cœur de héros.