Hounds of love¹
|de Ben Young, 2016, **
Quand j’étais petit, on me disait de ne pas suivre les inconnus qui proposaient des bonbons aux enfants. Vicki, elle, n’a pas eu cette formation. Ou bien elle n’a pas compris que ça s’appliquait aussi aux inconnus qui proposent des joints aux adolescentes. La voilà donc séquestrée par un couple étrange, un quadra maniaque et violent et une femme effacée sous son emprise… ou le contraire ?
Le film repose évidemment sur ses personnages, les influences qui se nouent et se dénouent, et son ambiance glauque. Pour cela, il compte sur un trio d’acteurs principaux de bon niveau, des relations tendues en évolution constante, une photo particulièrement soignée et une certaine lenteur désespérée.
Il souffre en revanche d’une direction plus approximative des seconds rôles, de rebondissements souvent prévisibles, d’un happy end d’une facilité affligeante et d’une morale souvent douteuse (aime tes parents quoi qu’ils fassent, amen).
Le résultat est un bon petit polar en huis-clos, souvent assez efficace, mais un peu trop basique pour sortir du lot et certainement bien loin d’autres films d’enlèvement. C’est le premier long-métrage d’un réalisateur de séries pour enfants ; nous verrons dans les prochaines années s’il s’agit d’un embryon prometteur ou de l’inauguration d’une signature passable.
¹ Encore convalescent, le président du Comité anti-traductions foireuses a haussé les épaules d’un air las en voyant le « love hunters » écrit sur son billet.