Braquage à l’ancienne

de Zach Braff, 2017, ***

Le sys­tème des retraites par capi­ta­li­sa­tion à l’Américaine est super bien fou­tu. En gros : si le fonds de pen­sion de votre employeur fait faillite (ou est restruc­tu­ré en pro­fon­deur), vous pou­vez cher­cher un pont ou reprendre un bou­lot. Bien fait pour vous, vous aviez qu’à bos­ser pour Ford comme tout le monde.

C’est ce qui arrive à trois sep­tua­gé­naires, dont le fonds de pen­sion a été ven­du par leur ancien employeur à une banque un peu rapace, laquelle a sus­pen­du les ver­se­ments. Voilà donc trois vieillards, irré­pro­cha­ble­ment hon­nêtes toute leur vie, lan­cés dans une aven­ture inédite : bra­quer la banque pour prendre pré­ci­sé­ment l’argent qu’on leur doit — et pas un sou de plus.

Voilà donc tout ce que la banque nous laisse après qua­rante ans de bou­lot… — pho­to Atsushi Nishijima pour Warner Bros et Ratpac-Dune

Un film immor­tel ? Non, bien sûr. Oscillant entre film social, film de bra­quage et comé­die poli­cière, Braquage à l’an­cienne n’est ni un grand huma­niste à la Moi, Daniel Blake, ni un bon bra­quo façon Inside man, ni même une excel­lente comé­die poli­cière. Son but prin­ci­pal est la dis­trac­tion, et c’est ce qu’il fait, avec effi­ca­ci­té et sans pré­ten­tion déplacée.

Globalement enjouée quoique par­fois plus sérieuse, pas tou­jours très fine mais sou­vent drôle, repo­sant évi­dem­ment beau­coup sur un trio d’ac­teurs à la qua­li­té connue depuis fort long­temps, voi­ci donc une petite comé­die fami­liale sym­pa­thique qui rem­plit le contrat.