Agents presque secrets
|de Rawson Marshall Thurber, 2016, ***
C’est l’histoire d’un gamin gras et maladroit qui, un jour où il se fait jeter à poil au milieu du gymnase, décide de se mettre à la muscu six heures par jour. Du coup, vingt ans plus tard, il est joué par Dwayne Johnson. Mais il est toujours maladroit et, lorsqu’il débarque dans la vie de l’ancien roi du lycée, c’est pour y foutre un bazar d’autant plus monumental qu’il a la CIA au cul.
Imaginez qu’on fusionne L’emmerdeur avec Le grand blond avec une chaussure noire et un zeste d’Expendables : vous aurez une idée de ce « buddy-movie » parodique reprenant délibérément tous les poncifs du film où un civil est aspiré dans une affaire d’espionnage — plus tous les poncifs sur les terreurs du lycée, les gamins mal dans leur peau qui finissent par sauver le monde, etc.
Lourd ? Oui, volontairement. Je rappellerai à toutes fins utiles que le réalisateur-scénariste s’est fait connaître avec Dodgeball. Du coup, on n’échappe pas à des gags qui pourraient marcher s’ils n’étaient pas répétés et tirés sur deux minutes, et le seul acteur qui fasse preuve d’un minimum de finesse est Jason Bateman — qu’on voit moins de cinq minutes en tout et pour tout.
Cependant, pour les amateurs de comédies d’espionnage, la reprise des clichés du genre est plutôt bien faite, le rythme est plutôt enlevé et si le jeu est caricatural, certaines vannes passent vraiment bien. Du coup, on se fatigue pas le cerveau et on sourit plus d’une fois, alors pourquoi pas ?
Note personnelle : basculer l’interrupteur batterie/alternateur d’un Cessna 172 ne coupe pas le moteur. Puisque les auteurs ont dû louer un avion pour faire les prises de vues aériennes, ils auraient pu, et même dû, en profiter pour demander au pilote : « au fait, si on veut couper le moteur en vol, on fait quoi ? »