Dernier train pour Busan

de Sang-Ho Yeon, 2016, ****

Ça se passe dans un TGV Korail¹. Alors que cer­tains occu­pants apprennent via leurs télé­phones qu’il y a des érup­tions vio­lentes un peu par­tout dans la région, dans une voi­ture, une pas­sa­gère fait un malaise, puis bouffe une hôtesse… qui se réveille et essaie de bouf­fer les autres pas­sa­gers. Double enjeu : arrê­ter le train dans un endroit sûr, et sur­tout arri­ver à se bar­ri­ca­der dans une voi­ture pro­té­gée en atten­dant que le conduc­teur trouve un tel endroit.

Les joueurs de base-ball, c'est pratique pour lutter contre les zombies. Mais ça fait des zombies super forts, aussi.
Les joueurs de base-ball, c’est pra­tique pour lut­ter contre les zom­bies. Mais ça fait des zom­bies super forts, aussi.

Ça fait long­temps qu’on se dit que si les zom­bies fai­saient un peu de sport, Walking dead pour­rait être plus mar­rant. Et ben ça se confirme. Parce que les Coréens aiment les films d’ac­tion qui vont vite, alors les morts-vivants qui avancent au ralen­ti, très peu pour eux : ici, les cadavres gardent toutes leurs capa­ci­tés phy­siques — elles sont même plu­tôt amé­lio­rées, puis­qu’ils ne sentent ni fatigue ni douleur.

Mais « rapide » ne veut pas dire « bâclé », et Dernier train pour Busan est en fait extrê­me­ment soi­gné : s’il entre très vite dans le vif (ah, ah) du sujet, il sait tout de même se ména­ger une pro­gres­sion et un renou­vel­le­ment régu­liers, tout en pre­nant quelques secondes çà et là pour s’in­té­res­ser à l’é­vo­lu­tion des per­son­nages, à la panique des cons et éven­tuel­le­ment à l’i­ro­nie kar­mique qui peut les suivre. Il pro­fite éga­le­ment de quelques dia­logues fran­che­ment drôles, la gamine ayant une paire de répliques qui tuent à l’é­gard de son cour­tier de père et les ser­vant avec un natu­rel bla­sé désarmant.

Il est peut-être contaminé, le laissez pas approcher !
Il est peut-être conta­mi­né, le lais­sez pas approcher !

Bien sûr, il ne s’a­git pas de révo­lu­tion­ner le genre, et ceux qui n’aiment pas les sur­vi­val ni les films de zom­bies pas­se­ront leur tour sans regret. Mais pour ceux qui appré­cient ces genres, ce petit Coréen mené tam­bour bat­tant est une vraie réussite.

Et puis vous sau­rez, à l’a­ve­nir, qu’il ne faut jamais faire confiance à un type en cos­tard. C’est tou­jours bon à savoir, non ?

¹ Oui, je sais, mais j’ai pas pu m’en empêcher.