Hunger games — la révolte : partie 2
|de Francis Lawrence, 2015, ***
Deuxième moitié du finale de Hunger games (parce qu’on allait pas se contenter d’un film pour un roman), cet opus est dans la lignée de la première : oubliant un peu les jeux du cirque, les districts de Panem sont désormais en révolution ouverte contre la dictature. On retrouve une réalisation efficace à défaut d’être enthousiasmante, des acteurs corrects voire bons (Seymour Hoffman, pour son dernier rôle¹, s’offre un peu plus de profondeur que dans les précédents volumes et se transforme presque en chef d’orchestre de l’ombre), et une trame générale d’une naïveté parfois confondante (une carte complète des pièges, sérieux ?!).
Tout cela ferait tout au plus un honnête téléfilm à regarder un dimanche soir d’oisiveté, mais il y a l’attentat final, qui vient annihiler le but initial de l’histoire (souvenez-vous pourquoi Katniss s’est portée volontaire au début de Hunger games) dans des conditions troublantes. Il y a ce retournement politique évidemment prévisible (quiconque a entendu parler de la Révolution française sait sur quoi elle a débouché) mais bien mené, et cette conclusion logique et finalement plutôt heureuse. Cette séquence de vraie politique-fiction rattrape les lourdeurs du reste et permet au film d’accrocher de justesse la troisième étoile.
Bien entendu, une fois cette scène bouclée, vous pouvez sortir de la salle : l’épilogue est d’une niaiserie spectaculaire, presque aussi ridicule que celui de Harry Potter et les reliques de la mort, et est amené avec la délicatesse du montage cinéma de Blade runner. Dommage de finir sur cette note béate, mais après tout ça correspond assez bien à une série dont la qualité n’a jamais évolué à la hausse.
¹ God’s pocket n’est pas encore sorti en France, mais a été tourné avant les troisièmes Hunger games.