Vers l’autre rive
|de Kiyoshi Kurosawa, 2015, **
Yūsuke, mort il y a trois ans, réapparaît un jour dans son appartement. Il révèle à sa veuve qu’il a en fait passé ces années comme un fantôme dans le monde matériel, et l’emmène rencontrer les gens qu’il a croisés — en commençant par un vieux livreur de journaux qui ne sait pas lui-même qu’il est également mort.
Cette histoire singulière d’esprits perdus dans un monde matériel (rien à voir avec un morceau de Police) reprend des classiques du genre : l’idée qu’une âme peut ne pas être prête à partir, ou rester pour tenter de finir quelque chose. Elle parle aussi un peu, évidemment, de la perte et du manque.
Mais son gros problème, c’est qu’elle n’arrive jamais à vraiment s’emparer de ces questions, et se transforme du coup en vague galerie de portraits, sans vraie histoire, sans cohérence, sans maîtrise narrative ; on a finalement l’impression de voir un recueil de nouvelles partageant deux personnages, plutôt qu’un bon roman racontant une histoire. Le film réserve quelques scènes véritablement touchantes et une poignée de plans d’une remarquable beauté, mais ces bonnes séquences sont perdues dans un ensemble languissant et mollasson qui vous fait vite oublier ces petits moments magiques mais trop épars.