Les naufragés du 747
|de Jerry Jameson, 1977, ***
Le film-catastrophe classique repose généralement sur une unité d’action. On suit quelques personnages centraux, dont on observe les actions à partir des prémices d’une situation dangereuse (un 707 qui se tanke et un type qui dit au revoir à sa femme) jusqu’à son dénouement (l’évacuation des passagers d’un côté et des héros de l’autre).
Les naufragés du 747, troisième film de la série Airport, sort un peu de ce schéma. La catastrophe, habituel fondement du genre, est évacuée en une demi-heure : l’avion se crashe (avec une maquette en plastique particulièrement foireuse), finit au fond de l’eau, et pis voilà. Le nœud du film n’est donc pas la catastrophe, mais sa suite : c’est un film de secours, dans lequel la recherche, puis le renflouement du Boeing sont bien plus importants que son détournement et sa chute.
Sur le plan technique, il souffre d’un certain nombre d’approximations et de décisions tordues (j’en mets juste une : le bulbe est forcément la première partie d’un 747 à émerger, et c’est aussi la dernière où il restera de l’air si la coque casse et s’inonde, ça fait deux bonnes raisons de faire monter tout le monde dans les salons du pont supérieur pendant le renflouement), mais les auteurs ont tout de même un peu bossé leur sujet — les plongeurs de la marine américaine ont été mis à contribution, ils ont dû en profiter pour expliquer comment ça pourrait se passer.
Sur le plan cinématographique, c’est une série B honnête, avec son lot de clichés lourdingues (ah, le héros qui va ouvrir la porte à la main…) et de scènes impossiblement exagérées (donnez-moi l’adresse du type de la FAA qui a certifié tous ces meubles qui valsent au moindre choc). Notons tout de même un effort louable pour donner un peu de corps aux personnages féminins, qui rattrape un peu le sexisme monumental du précédent opus (enfin rêvez pas, c’est pas Sils Maria non plus, hein).
Enfin bon, si on m’avait dit hier matin que ça serait ce que je verrais de mieux de la journée, j’aurais zappé directement les deux précédents.