Planes 2
|de Roberts Gannaway, 2014, ****
Si vous êtes un lecteur régulier, vous savez que Planes 2 était attendu au tournant, d’abord parce que j’avais été assez déçu par le premier, ensuite parce que l’histoire d’un avion agricole qui devient bombardier d’eau, j’avais une idée assez précise de ce que ça pouvait donner. M’étant psychologiquement préparé au pire (les bandes-annonces, il faut dire, étaient catastrophiques), il suffisait que Planes 2 ne soit pas totalement une daube pour que je sois agréablement surpris. Et vu qu’il n’est en fait pas mauvais du tout, j’ai franchement bien aimé.
Bien sûr, il y a toujours des trucs un peu lourds, comme le camion-citerne crétin, mais ça reste infiniment plus léger que le Gee Bee de Planes. Bien sûr, il y a toujours un lot de clichés lassants comme le promoteur véreux, le héros qui fait jamais ce qu’on lui dit ou encore la Grumman allumeuse, mais au moins il y a ce qui manquait dramatiquement au premier épisode : une évolution du personnage, un enjeu personnel, des vrais revers et l’obligation d’apprendre et d’évoluer — le Dusty de la fin du film n’est pas tout à fait le même qu’au début, ça n’est pas juste dû à sa transformation en amphibie. Et bien sûr, le combat final est trop long et évident, mais c’est une tendance répandue dans plein de films d’action récents et au moins ici c’est joliment réalisé.
Et puis, j’ai été agréablement surpris de constater que les « Canadair » des bandes-annonces ont été supprimés : je ne sais pas si ce sont les remarques que nous avons faites à Disney France qui sont remontées ou si c’est Bombardier Aéronautique qui leur expliqué la vie, mais « soldat du feu », ça sonne beaucoup mieux, j’approuve. Ce n’était hélas pas le seul problème de traduction et certains passages sont de vraies horreurs sur ce point : par exemple, un avion n’a pas de boîte de vitesses, et la « gearbox » qui tombe en panne s’appelle « réducteur » dans notre langue (et la panne n’est pas due à la torsion, mais au couple, « torque » en version originale). Quand je pense qu’il y a des auteurs/traducteurs compétents, spécialisés en aéronautique, qui galèrent pour gratter 500 € de droits d’auteur par mois auprès de dix éditeurs différents, je trouve ça un peu nul de la part d’une boîte comme Disney de pas avoir pris un conseiller technique pour pallier l’incompétence de ses propres traducteurs.
Enfin, dans l’ensemble, Planes 2 est beaucoup plus réussi que le précédent et, bien qu’un peu trop prévisible, assez agréable à regarder.