Wolverine : le combat de l’immortel
|de James Mangold, 2013, ****
Commençons par le truc absurde : quand trois Superfortress passent à haute altitude sur Nagasaki le 9 août 45, ça ne déclenche aucune alerte, les bombardements étant normalement effectués par des « blocs » de dizaines d’appareils : ils sont pris pour un vol de reconnaissance. Et puis, à cette altitude, des appareils de cette taille sont à peine visibles du sol, moins qu’un avion de ligne de nos jours : je veux bien croire qu’un mutant les voie, mais que toute la population se mette à courir, non. Et je ne parle pas de regarder le flash puis de fuir quand l’onde de choc arrive : sur une bombe A, c’est le flash thermique qui est le truc le plus dangereux, et il arrive en même temps que l’éclair lumineux — quand le souffle se pointe, tout est déjà grillé depuis longtemps.
Bref, la séquence d’introduction est proprement ridicule sur un plan historique.
C’est dommage parce que pour le reste, ce Wolverine est largement meilleur que le précédent, et pourrait bien d’ailleurs être mon préféré parmi les films tirés de X‑men. Confronter Logan à la mort, alors qu’il la souhaite depuis longtemps (depuis, ouh là, au moins la guerre de Sécession), à sa nature de soldat, à ses instincts de prédateur et aux fantômes qui le hantent, ça faisait longtemps qu’on survolait le sujet ; nous voilà enfin dedans. La métaphore du rōnin, samurai sans maître ou guerrier sans but, est au cœur du récit, opportunément déplacé au Japon.
Bien sûr, les scènes d’action sont là, spectaculaires ; mais elles ne sont ni trop longues ni trop monotones, et l’on sent que le réalisateur a cherché à ne pas en faire trop. C’est donc « presque » sobre, enfin, par rapport à la tendance actuelle à toujours en mettre plein les yeux dans chaque scène animée.
Un petit bémol quand même pour la conversion 3D, plutôt réussie dans l’ensemble mais qui souffre parfois de perspectives peu naturelles et d’effet « théâtre de papier ».
Dans l’ensemble, ce Wolverine est donc largement regardable et si on aime le genre, on peut même le trouver proprement excellent.