Petits meurtres à l’Anglaise

de Jonathan Lynn, 2009, ****

J’ai vu Cible émou­vante. Mais c’é­tait il y a long­temps, et j’en garde un sou­ve­nir posi­tif mais extrê­me­ment flou. Or, Petits meurtres à l’Anglaise en est un remake tout ce qu’il y a d’of­fi­ciel (Pierre Salvadori est même cité au géné­rique) : dif­fi­cile donc de ne pas com­pa­rer Bill Nighy au sou­ve­nir inou­bliable d’un Jean Rochefort tota­le­ment dépas­sé par des péri­pé­ties que j’ai hélas oubliées.

Et ça passe.

Bill Nighy incarne un Victor Maynard plus impas­sible, droit et élé­gant que jamais. Léon, un cos­tard, une mère pos­ses­sive et vingt ans de plus, Mathilda en moins. Jusqu’au jour où il doit abattre Rose¹, qui a arna­qué un ache­teur de tableaux et dont l’ir­ré­duc­tible mal­adresse, l’ab­sence de scru­pule autant que de pudeur et l’es­pèce de can­deur pué­rile l’at­tirent subrep­ti­ce­ment. Il trouve en la sau­vant un héri­tier poten­tiel, Tony, mal­adroit et mal embou­ché, et tente d’é­loi­gner tout ce petit monde de ses anciens employeurs.

Comme je l’ai dit, je n’ai qu’un sou­ve­nir dis­tant de l’o­ri­gi­nal. Impossible donc d’af­fir­mer que l’in­dé­niable et excel­len­tis­sime humour bri­tan­nique qui imprègne le remake n’y était pas pré­sent. Néanmoins, nous voi­là indé­nia­ble­ment face à un petit OVNI qui allie le meilleur des deux mondes : la comé­die poli­cière fran­çaise (pen­sez à La totale par exemple) et l’hu­mour à froid, cynique et décom­plexé, qui carac­té­rise nos meilleurs enne­mis d’outre-Manche (confer Good mor­ning, England !).

Bilan : on rit, on s’a­muse, on se détend les neu­rones et on se fait mal aux zygo­ma­tiques. J’adore.

¹ Décidément, même pour les tueurs, c’est tou­jours les femmes qui viennent mettre le bazar dans le boulot… ^^