Fish Tank

de Andrea Arnold, 2009, ***

Y’a des fois, les des­crip­tifs d’un film sont com­plè­te­ment à la masse. À lire la pré­sen­ta­tion de Fish tank chez Allociné, on s’at­tend à une énième varia­tion sur l’a­do­les­cence rebelle qui finit bien grâce à [la musique | la lit­té­ra­ture | le bas­ket-ball | le com­merce de drogue | com­plé­tez selon votre humeur du moment].

Or, en fait, non.

Résumer Fish tank, ça peut don­ner un résul­tat spor­tif : réa­li­té 3 — rêves 0. On a bien quelques cli­chés un peu lourds sur les ados actuelles, sur­tout dans la pre­mière moi­tié, mais le film gagne en pro­fon­deur dès l’ar­ri­vée de Connor. Les scènes finales sont l’exact contraire de lieux com­muns, désa­mor­çant joyeu­se­ment des situa­tions qu’on aurait pen­sées prévisibles.

Le pro­blème, c’est la mono­to­nie de la pre­mière par­tie, qui rap­pelle des « œuvres » comme La vie de Jésus (le film qui vous faire bien com­prendre que le Nord, c’est chiant) et Ken Park (qui vous fera détes­ter la Californie). Y’aurait eu la matière pour faire quelque chose de grand, mais au final c’est juste moyen, et j’ai l’im­pres­sion que les per­son­nages comme les acteurs méri­taient un scé­na­rio un peu plus ori­gi­nal et un mon­tage un poil plus nerveux.

Le mot de la fin sera pour la petite black d’une petite ving­taine d’an­nées qui, sans doute allé­chée par le résu­mé d’Allociné, avait l’air presque trau­ma­ti­sée en sor­tant : « c’est vache­ment triste ».

PS : petit détail tech­nique amu­sant, Fish tank est fil­mé en 4:3. Oui, c’est ça, comme la télé au siècle der­nier. Cependant, il est dis­tri­bué au for­mat 1.85, avec donc des bandes laté­rales, j’i­ma­gine en rai­son de la dis­pa­ri­tion totale des pro­jec­teurs 4:3 dans le monde moderne. C’est très amu­sant quand l’é­cran du ciné­ma est lui-même pré­vu pour le 2.39 uti­li­sé en CinemaScope : on a des bandes noires en-dehors de la zone de pro­jec­tion, puis des bandes presque noires sur la zone pro­je­tée, mais pas expo­sée, puis l’image.