Les beaux gosses
|de Riad Sattouf, 2009, ***
Est-ce que vous connaissez La vie secrète des jeunes ? C’est de Riad Sattouf, c’est une série de strips publiés sur une colonne de Charlie Hebdo depuis quelques années. Y’a aussi eu une édition en album, à propos. Riad y croque des dialogues de gens, entendus dans le métro, croisés dans la rue, espionnés à la terrasse d’un café.
La force, et la principale faiblesse, de ces Beaux gosses vient de son gros air de famille avec La vie secrète des jeunes. D’un côté, c’est donc une plongée dans un monde de gens ordinaires, et plus particulièrement d’un duo d’omégas (un oméga, bande d’incultes, est celui qui, dans une meute, est le dernier de l’échelle hiérarchique et alimentaire) un peu lourds, élèves en troisième et naturellement obsédés par les demoiselles de leur entourage. Et tout ça prend un tour détonant quand une alpha s’intéresse à l’un d’eux. Fascinant, hilarant, férocement bien vu par moments, on retrouve le talent d’observateur du dessinateur.
De l’autre côté, c’est également un série de strips. Les scènes s’enchaînent, courtes, centrées sur les dialogues et quelques attitudes (un bon dessinateur connaît l’importance des mimiques), sans effort de mise en scène ni réflexion particulière.
Du coup, on passe un bon moment, mais c’est tout. Quelque part, il eût peut-être été plus avisé d’en faire une série d’épisodes courts de deux à cinq minutes, à passer avant le 20h de France 2, qu’un film diffusé en salles.