Vengeance
|de Johnnie To, 2009, ***
Les sud-asiatiques aiment le western, je crois. Et peut-être plus encore le western spaghetti. En tout cas, Vengeance reprend plutôt habilement les codes de ce genre : absence de personnage positif (un ex-tueur à gages qui décide de reprendre sa guerre pour venger la famille de sa fille sert ici de « héros »), alternance de passage contemplatif ou pseudo-philosophique et de scènes d’action rythmées, longs regards entre protagonistes avant que les armes ne parlent…
L’originalité est ici introduite par l’amnésie dont souffre le personnage central, qu’il contourne en photographiant au Polaroid les personnages qui l’entourent — cibles, alliés, etc.
L’ensemble, comme un bon spaghetti, ne tient debout qu’en vertu d’un contrat tacite entre le spectateur et le réalisateur : le premier s’engage à faire tout effort nécessaire pour croire à une histoire abracadabrante, le second s’engageant en contre-partie à le distraire de bout en bout. Et vous savez quoi ? Ça marche, et très bien même. C’est lourd, glauque, loufoque, irréaliste, parfois ridicule, mais ça tourne comme une horloge et on passe deux heures bien agréables.
PS : je viens de voir qu’Allocine prédisait 4 étoiles pour ma critique de ce film. Euh… Faut peut-être pas pousser non plus. ^_^