Wanted : choisis ton destin

de Timur Bekmambetov, 2008, ***

Wesley Gibson est comp­table. Un comp­table ordi­naire, qui sup­porte ordi­nai­re­ment une chef de bureau ordi­nai­re­ment insup­por­table. Il vit dans un appart ordi­naire avec une fille ordi­naire, bref, s’il n’exis­tait pas, ça ne chan­ge­rait rien. D’ailleurs, même Google ne le connaît pas.

Jusqu’au jour où, atta­qué alors qu’il fait des courses ordi­naires dans une supé­rette ordi­naire, il est sau­vé par Fox, fille natu­relle de Léon, de Michel Vaillant et de Pietra-Galla. Il apprend alors que, fils d’un des meilleurs tueurs de la pla­nète, il a le meurtre dans le sang et fait par­tie d’un groupe d’é­lus créés pour deve­nir les bras armés du des­tin, notam­ment capables de faire des balles lif­tées avec un flingue et des ton­neaux en Viper.

Tout ça pro­met un film d’ac­tion décé­ré­bré, et il faut bien admettre que ce n’est pas une cri­tique que l’on peut écar­ter faci­le­ment. Néanmoins, le film en ques­tion étant por­té par une réa­li­sa­tion béton­née à peine gâchée par une musique omni­pré­sente, ça passe comme une lettre à la poste.

Et mine de rien, il arrive à poser quelques ques­tions pas for­cé­ment inin­té­res­santes, un peu celles sur les­quelles Matrix avait fait l’im­passe. Changer d’u­ni­vers, c’est bien beau, mais qui nous garan­tit que l’on peut faire confiance aux autres ? Quelque part, Wesley entre en reli­gion, mais doit-il vrai­ment se fier à Jésus ? D’accord, Morgan Freeman est plu­tôt convain­cant et il est dif­fi­cile de réflé­chir quand on a le pos­té­rieur d’Angelina Jolie dans le champ de vision… Mais sont-ce des garanties ?

Le scé­na­riste en pro­fite au pas­sage pour égra­ti­gner la vie des gens ordi­naires, avec leurs amis et leurs patrons, tout ça… Peut-être un peu cari­ca­tu­ral, juste ce qu’il faut pour que le retour­ne­ment opère. La fin de la car­rière de comp­table de Wesley est presque aus­si jouis­sive que le départ de Lester Burnham. Et l’on retrouve avec plai­sir cet uni­vers tout à la fin, pour une conclu­sion plu­tôt réus­sie quoique peut-être un poil trop moralisatrice.

Ça reste du diver­tis­se­ment, mais c’est solide et sym­pa. Alors pour­quoi pas ?