Au bout de la nuit
|de David Ayer, 2008, ****
Tom est flic. À l’ancienne, pourrait-on dire, ou plus exactement, à la Harry. Si si, souvenez-vous, Harry le charognard, Dirty Harry, « This is a .44 Magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you’ve got to ask yourself one question : do I feel lucky ? »… Ayé, vous avez retrouvé ? Donc, ici, Keanu récupère le rôle de Clint. Mais il y a une petite différence, tout de même : le chef de Tom l’encourage, le couvre à fond, et fait ce qu’il faut pour nettoyer ses boucheries.
Jusqu’au jour où son ancien équipier, qui le balance à l’IGS local, se fait buter par deux braqueurs et où l’on retrouve trois types de balles dans son corps… Tom doit à la fois chercher qui a fait le coup et pourquoi, mais aussi éviter les embrouilles de l’IGS qui pourrait le soupçonner d’avoir tiré la troisième balle.
On comprend assez vite que Tom n’est qu’un pion manipulé par son chef — interprété par le toujours excellent Forest Whitaker, parfait dans un rôle ambigu et encore capable de fulgurences surprenantes. On comprend aussi que beaucoup de manipulations se trament et certains trucs louches restent suspects jusqu’au bout… Mais franchement, sans être totalement ahurissante, la fin est bien amenée et demeure un beau point d’orgue à un bon polar.
Aucune révolution du genre, mais une réalisation bétonnée sur un scénario solide. Deux heures de grand bonheur.
À déconseiller, cependant, aux cœurs… et aux oreilles sensibles.
Oui, il ne sort qu’après-demain. Et alors ? Les avant-premières, c’est pas pour les chiens !