Les animaux fantastiques

de David Yates, 2016, ****

Adapter un livre de cours : voi­là qui paraît un peu étrange pour un cinéaste ! Rassurez-vous, Les ani­maux fan­tas­tiques de David Yates n’a en fait pas grand-chose à voir avec Les ani­maux fan­tas­tiques de Norbert Dragonneau, puis­qu’il raconte la vie de l’au­teur à l’é­poque où celui-ci menait ses recherches sur son sujet.

Côté burlesque : le niffleur, sorte d'ornithorynque fasciné par tout ce qui brille. - photo Warner Bros
Côté bur­lesque : le nif­fleur, sorte d’or­ni­tho­rynque fas­ci­né par tout ce qui brille. — pho­to Warner Bros

Plus que de retrou­ver l’u­ni­vers de Joanne Rowling, ce film per­met d’en décou­vrir une nou­velle facette : les sor­ciers ne sont pas tous Britanniques et les États-Unis ont éga­le­ment leur gou­ver­ne­ment paral­lèle et leur sépa­ra­tion entre popu­la­tion douée de magie et citoyens ordi­naires. C’est l’oc­ca­sion d’ap­prendre quelques nou­veaux mots et de voir des incom­pré­hen­sions entre les deux conti­nents, qui ont tout de même quelques dif­fé­rences cultu­relles majeures — les États-Unis appliquent une véri­table pro­hi­bi­tion des ani­maux fan­tas­tiques et la ségré­ga­tion entre sor­ciers et mol­dus y est plus forte qu’au Royaume-Uni.

Les équipes, tant à l’é­cri­ture qu’à la réa­li­sa­tion, sont assez proches de celles des der­niers Harry Potter. On ne sera donc pas éton­né de retrou­ver un équi­libre simi­laire, avec une dose d’hu­mour, une piche­nette d’an­goisse, une bonne couche de magie et l’é­mer­veille­ment que sa décou­verte peut pro­vo­quer, des aven­tures à rebon­dis­se­ments, des pas­sages bur­lesques et des séquences sor­dides. Norbert est mal­adroit, gaf­feur en socié­té, mais intel­li­gent et sur­tout très sérieux et tra­vailleur, ce qui apporte tout de même une nou­veau­té bien­ve­nue : un héros ordi­naire, ça change d’un élu quasi-omnipotent.

Côté sordide : les intégristes religieux qui élèvent les orphelins… - photo Warner Bros
Côté sor­dide : les inté­gristes reli­gieux qui élèvent les orphe­lins… — pho­to Warner Bros

Les effets spé­ciaux sont évi­dem­ment une part impor­tante du spec­tacle, mais le New York des années 20 per­met de s’im­plan­ter dans un envi­ron­ne­ment rela­ti­ve­ment fami­lier — en tout cas pour ceux qui ont déjà vu des films sur la Prohibition, l’entre-deux-guerres ou même la Grande dépres­sion — et presque toute l’his­toire se passe dans l’u­ni­vers moldu.

Rien de bou­le­ver­sant au bout du compte, mais un diver­tis­se­ment de qua­li­té, bien écrit et bien réa­li­sé, qui entraîne aisé­ment et pour­rait convaincre bien au delà du cercle des fans de Harry Potter.