Fury

de David Ayer, 2014, **

L’homme, ce pré­da­teur. Voilà le sujet de Fury, film dont on vous dira qu’il raconte l’his­toire d’un groupe d’o­pé­ra­teurs de char Sherman en avril 1945, alors qu’il est évident que les Allemands vont perdre la guerre et qu’il faut juste conti­nuer à avan­cer jus­qu’à la capi­tu­la­tion. Mais sous ses dehors his­to­riques (par­fois assez docu­men­tés, qu’il s’a­gisse des uni­formes ou des dif­fé­rents types d’o­bus qu’un M4 pou­vait tirer, par­fois plus aber­rants comme les deux blondes), le vrai sujet, c’est l’homme tueur, com­ment il res­sort de chaque homme civi­li­sé mis dans les bonnes dis­po­si­tions, et com­ment il ira jus­qu’à la der­nière extré­mi­té juste pour en buter un de plus.

Après, bon, ben on a droit à tous les pon­cifs du film de guerre : du gen­til qui débarque chez les assas­sins expé­ri­men­tés, du chef fort-en-gueule mais gen­til et culti­vé au fond, du sacri­fice ultime parce que bon c’est la guerre faut pas qu’ils passent, de l’i­né­vi­table com­bat dans la boue avec un adver­saire plus puis­sant (aaaaah, le fan­tasme du Tiger chez les Américains…) et même de la guerre polie et dis­tin­guée (j’ai déjà par­lé des deux blondes ?).

Du coup, pas­sée la démons­tra­tion sur la sau­va­ge­rie de l’homme et la néces­si­té de lais­ser sor­tir la bête pour s’y adap­ter, ben… il ne reste pas grand-chose, sinon une accu­mu­la­tion de pon­cifs juste trans­po­sés dans l’en­vi­ron­ne­ment claus­tro­pho­bique et néan­moins ras­su­rant d’un petit char.