The purge : anarchy

de James DeMonaco, 2014, ****

Sur le papier, il n’é­tait pas simple de faire une suite à The purge. Le risque était donc grand de voir les pro­duc­teurs recou­rir à deux solu­tions de faci­li­té : reprendre les per­son­nages sur­vi­vants et voir ce qu’ils font l’an­née sui­vante, ou reprendre la même recette du huis-clos para­noïaque. C’est donc une pre­mière qua­li­té de cette suite : seul le contexte reste iden­tique, et le scé­na­rio uti­lise des res­sorts radi­ca­le­ment différents.

Premier point : exit le huis-clos, Anarchy se déroule dans les rues. La ques­tion n’est donc plus « qui est l’en­ne­mi ? » : ici, l’en­ne­mi est par­tout, on est sur son ter­ri­toire. Deuxième point : les per­son­nages n’ont rien à voir. Adieu la famille de bons amé­ri­cains middle class, bien­ve­nue chez les gens qui peinent à payer leur loyer. Le décor est du coup lui aus­si revu et passe de la ban­lieue chic aux immeubles à moi­tié salubres. Et l’i­dée briè­ve­ment émise dans le pre­mier — la purge, c’est avant tout une his­toire de pauvres — devient cen­trale, avec une logique pous­sée à son terme : si les riches ont peur de sor­tir mais que tous les citoyens ont envie de buter des gens, les riches peuvent payer des pauvres pour leur rap­por­ter des gens à tuer.

Globalement, The purge 2 est donc plus poli­tique, tout en s’in­ter­ro­geant sur la culpa­bi­li­té, la ven­geance ou la pré­da­tion un peu plus que le pre­mier opus. Plus inté­res­sant, il souffre tout de même d’une fin un peu trop morale pour être hon­nete, un peu façon « par­donne-nous nos offenses », un peu gen­til et téléphoné.