The amazing Spider-Man : le destin d’un héros
|bourrinnage bas de plafond de Marc Webb, 2014
Il y a un excellent moment dans ce film : celui où, dans un camp que l’on devine être au Vietnam, apparaît d’un coup Mystique.
Le seul petit soucis, c’est que ça n’a rien à voir avec Spider-man : là, on est chez les X‑Men, est c’est le « teaser » du prochain Days of future past de Bryan Singer, diffusé à l’habitude de Marvel au milieu du générique final de ce Destin d’un héros.
Pour le reste, cette suite de The amazing Spider-Man accentue encore les défauts de son aîné : plus personne n’a ne serait-ce que tenté de faire un scénario, laissant le soin aux scènes d’action de rendre le film intéressant. Encore que, sur le plan aéronautique par exemple, même l’explosive scène d’introduction de The dark knight rises est mieux documentée : ici, on a du réacteur qui prend feu sans raison, un avion en pilotage automatique qui se met à piquer parce que le scénariste en a eu envie, un fuselage qui explose parce qu’un hublot a pété — et je parle même pas du passage, une heure et demie plus tard, où deux liners arrivent face à face et où ni l’un ni l’autre n’a la moindre alerte TCAS.
Notons tout de même un exploit extraordinaire : quand Gwen meurt (quoi, « spoiler » ? Non mais attendez, tout le monde sait que la mort de Gwen est LE drame de Spider-Man depuis 1973, non ?), et ben on n’en a rien à foutre. Rien. Cet événement, considéré comme un point central dans l’histoire des comics Marvel, fondamental dans la vie de Spider-Man et attendu par les fans comme le messie, est tellement mal intégré dans une baston tellement bordélique que ça nous fait absolument rien — évidemment, le fait que le personnage de Gwen soit aussi mal écrit et inintéressant doit jouer aussi.
Le résultat, c’est un film naze de bout en bout, enchaînant les scènes virevoltantes sans intérêt, refusant avec obstination le moindre approfondissement, masquant derrière des vannes de collégien et un montage haché la vacuité de son propos, et qui n’est finalement que 2h19min de perdues — je décompte, vous l’avez compris, les deux minutes d’aperçu du prochain X‑Men.