Spider-man : homecoming
|de Jon Watts, 2017, ****
Combien d’interprétations peut-on donner à ce titre ? Au moins deux viennent à l’esprit : au premier degré, Peter Parker rentre au bercail après avoir été invité à rejoindre brièvement les Vengeurs dans Captain America : civil war. Au deuxième degré, Spider-man redevient à part entière un personnage de l’univers Marvel, après avoir été malencontreusement isolé par un contrat avec Sony.
Cela a au moins deux avantages. Le premier : exit les bourrinages en solitaire, on se rapproche de la tonalité globale des Marvel récents, vous savez, Civil war bien sûr mais aussi Ant-man. Une dose d’action, un zeste de comédie, quelques vannes bien servies, des seconds rôles absurdes ou solides, un méchant un peu ambigu. Le second : on réintègre des camarades connus. Récupérer Robert Downey Jr dans un film est toujours une bonne idée, et les quelques gags sur Captain America saupoudrés çà et là (jusqu’à la fin du générique) sont excellents — et donnent une nouvelle dimension à l’ennui des heures de colle.
Mieux, les innombrables scénaristes ont eu le bon goût de nous épargner le passage sur les origines : le personnage étant apparu brièvement dans le précédent Captain America, on enchaîne sur la suite. Ça évite tout un tas de clichés éculés, surtout que Spider-man a déjà connu deux films sur les origines en quinze ans, et ça permet de faire quelque chose d’un peu plus original et moins prévisible.
Dans l’ensemble, nous voilà donc aux prises avec un lot de personnages correctement écrits, pas trop creux mais pas trop mélodramatiques non plus, bien servis par un casting globalement relevé. La réalisation est efficace : pour son premier long-métrage à gros budget, Jon Watts n’a pas cherché l’originalité et a scrupuleusement respecté le cahier des charges de la maison. Le rythme est parfaitement géré (on retrouve Dan Lebental, chef monteur d’Ant-man et d’autres marveleries), l’action est lisible et généralement bien dosée, et on trouve juste ce qu’il faut de scènes un peu plus posées.
Sans être une révolution cinématographique, Spider-man : homecoming est donc une très bonne nouvelle pour les fans du personnage : le voilà relancé sur de bien meilleurs rails qu’après les deux « amazing » de Webb. Un film d’action / teen-movie amusant, léger, efficace, avec quelques passages plus dramatiques sans verser excessivement dans le mélo, c’est la bonne recette pour passer deux heures agréables dans un endroit climatisé — ce qui, par les temps qui courent, n’a pas de prix.