Victoria

de Justine Triet, 2016, ***

Les ingré­dients : un pro­cès ridi­cule, où un homme est accu­sé d’a­voir vou­lu tuer son ex — avec laquelle il va se remettre très rapi­de­ment — et où un vété­ri­naire doit ana­ly­ser le com­por­te­ment du chien de ladite ex. Une avo­cate qui vit seule avec ses filles, un peu pau­mée, et qui a besoin de vacances. Un loo­ser qu’elle a défen­du, qui vient de se faire jeter et lui pro­pose de squat­ter son cana­pé en échange de s’oc­cu­per du ménage et des filles.

Ridicule ? Un peu. Mais c’est juste un pré­texte pour par­ler des tren­te­naires sur­boo­kées, des couples qui passent leur vie à alter­ner sépa­ra­tions et rabi­bo­chages, des experts judi­ciaires à qui on peut faire dire tout et son contraire en leur posant les bonnes ques­tions, des jeunes cons sans ave­nir, voire de la sexua­li­té du barreau.

J'ai comme un coup de mou, là… - photo Ecce Films
J’ai comme un coup de mou, là… — pho­to Ecce Films

C’est léger sur un fond dra­ma­tique, ça ne vole pas tou­jours très haut mais les dia­logues sont assez savou­reux et très bien ser­vis. Efira est excel­lente dans un vrai rôle de femme, très éloi­gné de son sta­tut de blonde de ser­vice habi­tuel — Victoria est plu­tôt jolie mais pas canon, elle approche la qua­ran­taine et ne le cache pas, elle est moche quand elle s’é­nerve et chif­fon­née quand elle manque de som­meil, elle est tou­chante quand elle cherche le fond et aride quand elle plaide… Lacoste reprend son rôle habi­tuel, avec son brio ordi­naire, et Poupaud a un côté taré sobre et presque réa­liste que je ne lui connais­sais pas mais qui lui va comme un gant.

Au bout du compte, une bonne comé­die, légère quoi­qu’un peu grin­çante par­fois, qui n’at­teint pas des som­mets immor­tels mais per­met de pas­ser un bon moment.