Vincent n’a pas d’écailles
|de Thomas Salvador, 2014, ***
Il y a les héros, et il y a les super-héros. Il y a les anti-héros, et il y a logiquement les super-anti-héros. Vincent, type ordinaire qui vit une vie ordinaire de petits boulots ordinaires, vaguement marginal et solitaire, et dont la force est décuplée lorsqu’il est dans l’eau.
C’est un premier long-métrage, dont Thomas Salvador est auteur, réalisateur et principal acteur. Autant dire qu’il a fait le film, même si quelques autres individus sont intervenus çà et là. Déployant une ingéniosité certaine et faisant montre d’aptitudes sportives indéniables, il réalise un film de super-pouvoirs avec trois bouts de ficelle et deux euros cinquante pour offrir un résultat à l’opposé des traditions du genre : si son personnage central est le contraire d’un super-héros, son film est lui aussi à l’inverse de la débauche d’effets traditionnelle et se contente de montrer l’ordinaire dans l’extraordinaire.
L’ensemble est bien fichu, un peu inégal côté rythme, discret et peu bavard, sincère et occasionnellement naïf comme ses personnages, rafraîchissant comme un plongeon dans le Verdon ; ça n’est pas un grand film, mais c’est une œuvre sympa et sans prétention qui fait passer un moment agréable – et oublier un peu la ville.