Lone ranger, naissance d’un héros
|de Gore Verbinski, 2013, **
Prenez le réalisateur de trois Pirates des Caraïbes, l’acteur principal des Pirates des Caraïbes, le producteur des Pirates des Caraïbes, le maquilleur de Pirates des Caraïbes, deux des scénaristes des Pirates des Caraïbes, […] la décoratrice de Pirates des Caraïbes, la costumière de Pirates des Caraïbes, vous obtenez quoi ? Un Pirate des Caraïbes, bonne réponse de la dame au fond. Le seul problème, c’est qu’on sait pas trop pourquoi Will Turner est déguisé en Comanche ni comment le Black Pearl est devenu un train.
Trève de raillerie, j’ai brutalement réalisé après dix minutes dans la salle que vraiment, du fond du cœur, j’en peux plus de voir Johnny Depp imiter Johnny Depp, à chaque fois plus lourdement, à chaque fois plus caricaturalement. Il fut un temps où ce mec était un acteur pour qui on écrivait des œuvres originales ; aujourd’hui, il n’est qu’un automate qui reprend en boucle les mêmes mimiques au fil de scenarii copiés les uns sur les autres. Lone ranger n’a aucune originalité ; il tourne avec la précision et l’absence de surprise d’une horloge atomique suisse, et il n’a même pas l’excuse d’être officiellement le cinquième Pirates des Caraïbes — on supporte toujours mieux la répétition dans une suite.