Infectés

de Àlex et David Pastor, 2008, ****

Dans la série « On se risque sur le bizarre ? », je demande Infectés, road-movie sur­vi­vor amé­ri­cain de deux fran­gins bar­ce­lo­nais incon­nus, qui ont réuni des acteurs à la renom­mée toute rela­tive (Chris Pine avait bien l’un des rôles prin­ci­paux dans le der­nier Star trek, mais il y pas­sait assez inaper­çu, et j’a­vais déjà croi­sé Emily VanCamp dans Everwood). Du coup, on ima­gine que le bud­get dut être plu­tôt limi­té, ce qui est sou­vent béné­fique pour la créa­ti­vi­té des réa­li­sa­teurs — je suis pas près d’ou­blier Audition, que Takashi Miike avait construit avec un bud­get ridi­cule et qui était un petit chef-d’œuvre horrifique.

Donc, ils sont quatre, deux frères, la copine de l’aî­né et une cama­rade du cadet, dans un sud éta­su­nien dévas­té par une sorte de peste grip­pale, hau­te­ment conta­gieuse et mor­telle à 100 %. Ils tentent d’at­teindre une plage où les deux fran­gins pas­saient leur enfance, loin de la civi­li­sa­tion et qu’ils espèrent épar­gnée par l’é­pi­dé­mie. En che­min, ils vont faire quelques ren­contres dan­ge­reuses, dont la plus ter­rible est un père et sa fille conta­mi­née ; mais logi­que­ment, c’est plu­tôt leurs propres convic­tions qui vont être mises à rude épreuve : jus­qu’où peut-on trai­ter ses com­pères humains comme des dan­gers potentiels ?

Bien sûr, ça n’a pas tout à fait la force de La route de John Hillcoat. C’est plus vif, moins psy­cho­lo­gique, plus clas­sique peut-être dans le pro­pos. Plus drôle aus­si, par­fois — très ponc­tuel­le­ment, hein, c’est pas Bienvenue à Zombieland.

Mais bon sang, après le mois qu’on a pas­sé, un petit truc sans pré­ten­tion, mais bien joué, bien réa­li­sé, bien ryth­mé et qui mène sa logique à son terme, ça fait vrai­ment un bien fou. Àlex, David, ¡gra­cias !