Eldorado

de Bouli Lanners, 2008, O

Le pire, c’est que la cri­tique est una­nime : ce truc est un chef-d’œuvre. Je suis défi­ni­ti­ve­ment pas fait pour être cri­tique de cinoche, alors.

Quelque part en Belgique, un ours mal léché rentre chez lui et y sur­prend un jeune cam­brio­leur. Une rela­tion curieuse s’é­ta­blit et il décide de l’emmener voir ses parents, qui habitent près de la fron­tière fran­çaise, dans son break Chevrolet Caprice ’79.

Là, vous sen­tez venir le road-movie typique. Et c’est bien ça : de port en port, de ren­contre en ren­contre, d’im­pré­vu en impré­vu, on va suivre les deux per­son­nages. Mais si, contrai­re­ment à moi, vous avez le nez creux, vous devez sen­tir venir le pro­blème : un road-movie dans un pays de la taille d’un dépar­te­ment, au pay­sage pas très varié qui plus est, ça s’an­nonce mal.

Ceci étant, ça aurait tout de même pu être réus­si. Ça serait un peu au road-movie ce que le huis-clos est au polar, mais ça reste envi­sa­geable. Mais non, les situa­tions absurdes se suc­cèdent sans sur­prendre, les élé­ments essen­tiels arrivent comme pré­vu (la réac­tion du père est un exemple criant), la fin même est sans sur­prise. Les dia­logues ne sont pas tou­jours mau­vais, les acteurs sont bons, mais le tout tombe à plat par la faute d’une réa­li­sa­tion lym­pha­tique. Ça peut pas­ser quand les pay­sages sont variés et magni­fiques (comme dans Land of plen­ty (terre d’a­bon­dance) de Wim Wenders), mais avec la Belgique, faut être clair : ça fait pas pareil.

Donc, en un mot : échec.