Jumanji : bienvenue dans la jungle

de Jake Kasdan, 2017, ***

Avez-vous déjà ima­gi­né être pro­je­té dans un jeu vidéo ?

Quoi ?

Pourquoi vous me par­lez de ça ? Je cause ciné, là, pas hommes poli­tiques dans l’ac­tua­li­té judiciaire.

Aaaaaah, Tron, le film ? Pardon, j’ai pas l’ha­bi­tude de l’en­tendre pro­non­cé à la française.

Oui, du coup c’est quand même pas tout à fait pareil. Dans Tron, il s’a­gis­sait d’être pro­je­té dans l’or­di­na­teur, pro­gramme par­mi les programmes.

Euh, les gars ? Pourquoi on res­semble à des cli­chés de jeu vidéo des années 90 ? — pho­to Sony Pictures

Ici, il s’a­git bien d’être envoyé dans un jeu vidéo unique, dont on devient un des per­son­nages — le héros explo­ra­teur, le por­teur de sac, le pilote aven­tu­rier, la bom­basse bad-ass ou le scien­ti­fique obèse et mal­adroit. Devenu héros contre votre gré, vous devrez pas­ser les dif­fé­rents niveaux, gérer les boss et déchif­frer l’é­nigme de Jumanji, si pos­sible sans mou­rir — vous avez trois vies, et qui sait ce qui se pas­se­ra si vous perdez ?

Soyons clair : cette varia­tion sur le thème de Jumanji, le film, s’a­dresse en prio­ri­té à ceux qui ont pas­sé leur temps devant les jeux vidéo des années 90, en par­ti­cu­lier les jeux d’a­ven­tures style Tomb Raider. Ceux qui n’ont pas connu les inter­mi­nables dis­cus­sions visant à trou­ver ce qu’un per­son­nage de Oddworld doit faire ou les « respawns » mal­en­con­treux d’une sau­ve­garde mal pla­cée de Half-Life ne com­pren­dront pas la moi­tié des vannes.

Ils ne seront pas mal­heu­reux pour autant, les scé­na­ristes ayant pris soin d’an­crer éga­le­ment leur film dans l’ère moderne : smart­phones, sel­fies et dif­fu­sion en ligne font éga­le­ment l’ob­jet d’un bon lot de réfé­rences, sans comp­ter les grands indé­mo­dables comme « oh tiens, si je met­tais la fan de mode égo­cen­trique dans le corps du vieux moche ? » et les grosses baffes de Dwayne Johnson.

Eh, c’est quoi ces carac­té­ris­tiques de merde ? Quand j’ai sélec­tion­né le per­son­nage, il avait l’air classe ! — pho­to Sony Pictures

L’ensemble n’a aucune pré­ten­tion intel­lec­tuelle, même si la façon dont il cri­tique cer­tains cli­chés des jeux vidéo peut être plus inté­res­sante que ce à quoi on s’at­ten­dait. Le seul but du film, c’est de faire sou­rire au fil d’a­ven­tures éche­ve­lées, et il y par­vient sans peine avec un bon équi­libre entre action, humour facile et clins d’œil amusants.

En somme, Jumanji, bien­ve­nue dans la jungle n’a rien de bou­le­ver­sant, mais c’est un excellent moyen de pas­ser deux heures fort agréables.