Le dernier chasseur de sorcières

de Breck Eisner, 2015, **

Au Moyen-Âge, une masse de muscles poi­lue par­ti­cipe à une chasse aux sor­cières dans des sou­ter­rains. La plu­part des ses cama­rades sont tués, mais il par­vient in extre­mis a plan­ter son épée magique dans la reine des sor­cières, qui en pro­fite pour lui lan­cer un sort : puisque sa femme et sa fille sont mortes et qu’il aime­rait tant les rejoindre, il aura la vie éter­nelle. (Oui oui, le « pitch » pas du tout foi­reux, voyez.)

Enfin un film où on voit Vin à poils. photo Concorde Filmverleih
Enfin un film où on voit Vin à poils. pho­to Concorde Filmverleih

De nos jours, une masse de muscles glabre a rejoint une confré­rie médié­vale char­gée de sur­veiller la coha­bi­ta­tion entre sor­cières et humains (toute res­sem­blance avec le minis­tère de la Magie serait for­tuite : on lorgne plu­tôt sur l’Inquisition). Il est une sorte de blade run­ner qui s’oc­cupe des sor­cières qui ne res­pectent pas le ban­nis­se­ment de la magie en public. Jusqu’au jour où son humain de com­pa­gnie, je veux dire, le curé char­gé de consi­gner sa légende (oui, confré­rie médié­vale = curé char­gé de consi­gner la légende, révi­sez Kaamelott si vous me croyez pas) se fait buter, annon­çant le retour de la reine.

Ne tour­nons pas autour du pot : ce film a toute la légè­re­té de Vin Diesel, et son scé­na­rio a l’ex­trême finesse du jeu d’ac­teur de Vin Diesel.

Rose est bien meilleure en sauvageonne qu'en sorcière, donc parlons plutôt des décors : rien d'extraordinaire, mais du soigné. photo Concorde Filmverleih
Rose est bien meilleure en sau­va­geonne qu’en sor­cière, donc par­lons plu­tôt des décors : rien d’ex­tra­or­di­naire, mais du soi­gné. pho­to Concorde Filmverleih

Il n’empêche, c’est effi­cace. Si la scène ini­tiale annonce un nanar sans fond, la suite tourne plu­tôt bien, avec un enchaî­ne­ment réglé comme un cou­cou suisse, un mon­tage assez effi­cace et un réel tra­vail sur les décors, aus­si bien dans un bar que dans une caverne ou un jar­din d’ar­rière-cour new-yor­kaise. Tout est très pré­vi­sible, y com­pris, par­don, je vou­lais dire sur­tout, le retour­ne­ment à cinq minutes de la fin (rem­pla­cer Michael Caine par Elijah Wood, ça pré­sa­geait rien de bon), et à chaque fois que M. Muscle parle de ses chères dis­pa­rues on a envie de pleu­rer tel­le­ment le jeu de Vin rend hom­mage à la sub­ti­li­té des dia­logues, mais c’est une série B effi­cace qui se regarde bien plus agréa­ble­ment que les Underworld ou Le der­nier des Templiers par exemple.