La chute de la Maison-Blanche

d’Antoine Fuqua, 2013, *

Avez-vous déjà vu un film où un ancien des ser­vices spé­ciaux deve­nu col blanc se retrouve seul sus­cep­tible d’ar­rê­ter des ter­ro­ristes, de sau­ver le pré­sident et de remettre le monde d’a­plomb ? Et bien oui, en 2013, il y avait encore des gens pour pondre des films sérieux basés sur ce pon­cif éculé.

La prin­ci­pale ori­gi­na­li­té de cette grosse machine, c’est que le mani­chéisme du scé­na­rio est pous­sé à un niveau que même Roland Emmerich ne s’au­to­rise plus depuis long­temps (enfin, sauf dans White house down, qui res­semble comme un clone à notre sujet du jour) : même l’i­né­vi­table traître, une fois qu’il a ren­con­tré le héros, admet qu’il s’est trom­pé et aide à sau­ver le monde dans son der­nier souffle, tan­dis que tous les Coréens sont for­cé­ment des vilains méchants irrécupérables.

— Aaron, dis-moi que j'ai bien fait de signer ce contrat ? — Désolé Gerard, je peux pas te mentir : on est ridicules. - photo Phil Caruso pour FilmDistrict
— Aaron, dis-moi que j’ai bien fait de signer ce contrat ?
— Désolé Gerard, je peux pas te men­tir : on est ridi­cules.
- pho­to Phil Caruso pour FilmDistrict

On ne s’at­tar­de­ra pas trop sur la vrai­sem­blance du pro­pos : tout repose sur le détour­ne­ment d’un méca­nisme de sécu­ri­té conçu pour faire explo­ser un mis­sile nucléaire en vol, méca­nisme qui,  lors­qu’on l’ac­tive, a le bon goût d’at­tendre cinq minutes avant d’a­gir. Je vous la remets : arrê­ter un mis­sile en vol ⇔ attendre cinq minutes. Voilà, c’est com­plè­te­ment con.

Malheureusement, cette œuvre tota­le­ment oubliable n’ar­rive même pas à être tota­le­ment ratée : le mon­tage soi­gné, les effets spé­ciaux réus­sis et les scènes d’ac­tion bien fichues en font fina­le­ment un diver­tis­se­ment débile, mais effi­cace. Du coup, il rate même son entrée dans le clan des navets vrai­ment pour­ris qui peuvent deve­nir drôles avec un peu d’alcool.