American hustle¹

de David Russell, 2013, ****

David Russell aime sor­tir de l’or­di­naire. Le résul­tat peut lais­ser dubi­ta­tif (Les rois du désert), par­ta­gé (Fighter) ou enthou­siaste (Silver linings play­book), mais ses films ont tou­jours un quelque chose d’original.

Avec American hustle, c’est une vision lou­foque d’un couple d’es­crocs des années 70 qui est pro­po­sée. Mais ça ne s’ar­rête pas là : la quête déli­rante d’un flic qui, à chaque fois qu’il flaire un plus gros pois­son, veut se jeter des­sus au risque d’a­voir les yeux plus gros que le ventre, la dépres­sion d’une femme délais­sée, la pro­bi­té poli­tique et ses limites, voire la néces­si­té de faire quelques conces­sions du côté de la morale pour atti­rer des bud­gets dans un but effec­ti­ve­ment altruiste, voi­là quelques-uns des thèmes entas­sés dans le film.

Comme d’ha­bi­tude, la réa­li­sa­tion est un peu terne et le mon­tage manque un peu de nerf, mais les acteurs sont « assez trop » pour bien pas­ser un script un peu cari­ca­tu­ral, la bande-son est excel­lente, l’en­semble est sou­vent drôle et par­fois jouis­sif ; au fond, il y a presque du frères Coen (époque Fargo) là-dedans.

¹ Le Comité anti-tra­duc­tions foi­reuses sou­hai­te­rait une expli­ca­tion de la dis­tri­bu­tion fran­çaise : en quoi « American bluff » ferait-il un titre fran­çais plus adap­té que l’original ?