Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar

de Joachim Rønning et Espen Sandberg, 2017, ****

Le qua­trième volume de Pirates des Caraïbes était tout de même, disons-le, un poil déce­vant. Bien sûr, il était ryth­mé, bien enten­du, il avait un mélange de gags et de gore assez réus­si, évi­dem­ment, les acteurs cabo­ti­naient comme un pre­mier rôle d’Hibernatus, mais il y avait ce scé­na­rio bor­dé­lique, qui par­tait dans tous les sens sans savoir où il allait.

C’est bon là, ça vous va ? Parce que je peux cabo­ti­ner plus si vous vou­lez… — pho­to Walt Disney Company

L’équipe du cin­quième a été très net­te­ment rema­niée, avec un mélange de retour aux sources (des acteurs de la pre­mière tri­lo­gie reviennent) et de nou­veau­té (per­son­nages inédits, réa­li­sa­teurs que j’a­vais pas vus depuis Bandidas, scé­na­riste et com­po­si­teur chan­gés). Jeff Nathanson, spé­cia­liste de la créa­tion de suites (il a repris les Rush hour et écrit le der­nier Indiana Jones), a fait de même pour le scé­na­rio, repre­nant métho­di­que­ment des élé­ments bor­dé­liques des épi­sodes pré­cé­dents et y ajou­tant quelques ingré­dients de son crû — à com­men­cer par le tri­dent de Poséidon, moti­va­tion essen­tielle de tout le monde.

On a besoin d’un méchant espa­gnol… Javier, t’as une minute ? — pho­to Walt Disney Company

Le résul­tat est fran­che­ment plai­sant : les gags se renou­vellent suf­fi­sam­ment pour ne pas trop las­ser (même le casse de la banque qui lance le film), les per­son­nages sont plu­tôt cohé­rents quoique fort pré­vi­sibles, les effets spé­ciaux sont effi­caces sans trop en faire… Certes, la scène finale est un poil trop longue, certes, les rebon­dis­se­ments sont conformes aux pré­vi­sions, certes, Johnny conti­nue à en faire trois tonnes à chaque plan, mais on retrouve la patte des pre­miers épi­sodes : zéro cré­di­bi­li­té, zéro sérieux, du pur diver­tis­se­ment assu­mé qui tient le bon rythme.

C’est évi­dem­ment cali­bré pour plaire au plus grand nombre mais, soyons hon­nête : une fois de temps en temps, c’est bien agréable.