G.I. Joe, le réveil du Cobra

daube infâme de Stephen Sommers

Théoriquement, G.I. Joe est cen­sé être un film d’ac­tion au scé­na­rio pour­rave et pré­vi­sible, avec des effets spé­ciaux plus soi­gnés que la pro­fon­deur de réflexion et qui tourne comme une hor­loge. Du coup, j’y ai été en espé­rant tom­ber sur quelque chose de suf­fi­sam­ment stu­pide pour me dis­traire, encou­ra­gé par un pote qui se disait après l’a­voir vu « qu’il doit for­cé­ment y avoir un second degré de lec­ture de G.I. Joe, si…» — jus­te­ment, j’aime bien voir un truc sans second degré parfois.

La bonne nou­velle, c’est que c’est bien cré­tin comme il faut. La mau­vaise, c’est qu’en plus c’est ridi­cule. Si la pre­mière demi-heure passe bien, tout en bouf­fant à tous les râte­liers (des Voyages extra­or­di­naires à Platoon en pas­sant par X‑men, tout y passe), le reste n’est qu’une répé­ti­tion pathé­tique de scènes déjà vues et sou­vent mieux tour­nées par d’autres.

Ceci étant, le vrai pro­blème qui ferait pas­ser ce film dans la rubrique « troll » même s’il était réus­si, c’est la par­tie sonore (et là, j’a­voue que j’en veux un peu au col­lègue qui ne l’a pas signa­lé, vu qu’il est quand même un petit peu res­pon­sable de la rubrique son au bou­lot ). Le bon point, c’est que j’ai bien com­pris pour­quoi un son pas plus fort que les autres peut par­fois être beau­coup plus dan­ge­reux. Le mau­vais, c’est que le réa­li­sa­teur n’a mani­fes­te­ment pas com­pris que si la Loi limite à 105 dB le volume sonore maxi­mal dans les salles, ça ne veut pas dire qu’il doive uti­li­ser une musique à 102 dB en guise de silence.

Résultat : une fatigue audi­tive comme je n’en avais jamais connue, même en sor­tant de concerts. En fait, c’é­tait même plus de la fatigue, c’é­tait car­ré­ment dou­lou­reux, au sens phy­sique du terme. Le son est fort et, sur­tout, constant : le tym­pan n’a pas, pen­dant les deux heures que ça dure, une minute de repos pour se détendre un peu. Je n’a­vais jamais mis les doigts dans les oreilles pen­dant vingt minutes au milieu d’un film pour les repo­ser un peu ; je n’a­vais jamais souf­fert phy­si­que­ment de croi­ser une femme en talons dans les cou­loirs du RER. Dans les deux cas, c’est fait, mer­ci mon­sieur Sommers.

Maintenant, com­bien de temps pour que mes oreilles retrouvent une sen­si­bi­li­té nor­male ? Je sais pas, on ver­ra. En atten­dant, vais peut-être écou­ter Westone, moi…